Un pas de plus vers un diagnostic plus performant et équitable du cancer de l’endomètre grâce à l’IA
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Chaque année au Canada, environ 8 600 personnes reçoivent un diagnostic de cancer de l’endomètre, ce qui en fait le cancer gynécologique le plus fréquent. Bien que les méthodes de dépistage du cancer aient considérablement évolué, les tests actuels mènent parfois à des incohérences, comme la sous-évaluation du degré de risque de certaines personnes ou la recommandation de traitements inutiles à des groupes présentant un risque faible.
En 2013, une étude phare a mis en évidence quatre sous types de cancer de l’endomètre. En vue d’appliquer cette découverte à la pratique clinique, la Dre Jessica McAlpine et son équipe de l’Université de la Colombie Britannique ont mis au point en 2015 l’outil de diagnostic ProMisE (en anglais seulement). En 2020, la méthode de classification moléculaire proposée par cet outil a été désignée comme norme mondiale de soins par l’Organisation mondiale de la santé. En Colombie Britannique, l’accès au test ProMisE est gratuit depuis 2022 pour les personnes atteintes du cancer de l’endomètre.
Déterminée à continuer de trouver des manières de perfectionner les tests actuels pour détecter plus efficacement les personnes à risque, la Dre McAlpine s’est associée au Dr Ali Bashashati, un expert de l’IA et de la bio informatique de l’Université de la Colombie-Britannique. Mettant à profit des technologies de pointe, en collaboration directe avec des pathologistes en laboratoire, ils ont entraîné un algorithme à analyser des milliers de photomicrographies de tissus cancéreux afin d’y relever des tendances.
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Photo : Université de la Colombie-Britannique
Leur modèle d’IA ajoute un troisième niveau de précision aux outils actuels de diagnostic du cancer, comme celui élaboré par la Dre McAlpine en 2015 : « Le premier niveau est celui du pathologiste qui examine les tissus au microscope, et le deuxième consiste en une classification moléculaire informative. L’IA vient maintenant ajouter un troisième niveau de précision qui permet de repérer des différences pronostiques indétectables pour l’œil humain », explique la Dre McAlpine. C’est aussi grâce à cette approche que l’équipe a découvert une nouvelle sous-catégorie de cancers de l’endomètre à risque élevé qui aurait été difficile à déceler avec les outils existants.
Facile et peu coûteux à mettre en œuvre, l’outil d’IA pourrait atténuer les obstacles géographiques au diagnostic du cancer. Les pathologistes du monde entier n’auraient qu’à numériser les lames de tissus à l’aide d’un numériseur de lames de bureau, ou les envoyer à un centre doté de cette technologie.
Une fois numérisées, les lames seraient intégrées à une plateforme infonuagique sécurisée en vue d’être analysées par l’IA. Les résultats pourraient par la suite être facilement transmis aux pathologistes. Ce processus simplifié profiterait aux personnes touchées, qui doivent actuellement parcourir de longues distances pour obtenir un diagnostic de cancer de l’endomètre et recevoir les soins appropriés.
Utilisé conjointement avec les analyses de pathologie et de diagnostic moléculaire, le modèle d’IA de la Dre McAlpine et du Dr Bashashati pourrait aider les médecins à mieux caractériser le risque individuel et à recommander une trajectoire de traitement. « Les personnes présentant un risque élevé de récidive pourraient être orientées vers des examens complémentaires, un traitement ou un suivi, tandis que celles considérées comme présentant un risque moindre pourraient recevoir les soins appropriés à proximité de leur domicile », précise le Dr Bashashati.
En bref
L'enjeu
Les tests actuels de dépistage du cancer de l’endomètre sous-évaluent le degré de risque de certaines personnes ou mènent à la recommandation de traitements inutiles à des groupes présentant un risque faible.
La recherche
Le nouvel outil d’IA mis au point par la Dre McAlpine et le Dr Bashashati à l’Université de la Colombie-Britannique stimule l’innovation diagnostique en oncologie et améliore la précision et l’accessibilité des tests pour les personnes atteintes du cancer de l’endomètre. Jumelé aux analyses diagnostiques actuelles, cet outil pourrait aider les médecins à mieux déterminer le degré de risque individuel et la trajectoire de traitement appropriée. La présente étude s’appuie sur les travaux de longue date de la Dre McAlpine sur le perfectionnement du diagnostic du cancer de l’endomètre et des outils de précision.
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